les trois éclipses de l'été 2018...

Comme annoncé dans l'article en date du 11/02/2015 intitulé "le subtil mécanisme des éclipses de soleil en série", l'été 2018 connait trois éclipses:

Lors de la nouvelle lune du 13 juillet (4h48 CEST), a lieu, 16 degrés avant le nœud ascendant de l'orbite lunaire, la première éclipse de soleil d'une nouvelle série courte au nœud ascendant. Cette éclipse intervient avant la quatrième et dernière éclipse de la précédente série commencée en septembre 2015 : c'est le phénomène du décrochage d'une lunaison.

Lors de la pleine lune du 27 juillet (22h22 CEST), a lieu, à moins d'un degré avant le nœud descendant, une éclipse totale de lune.

Lors de la nouvelle lune du 11 août (11h58 CEST), a lieu, 13.6 degrés après le nœud ascendant, la quatrième et dernière éclipse de soleil de la série courte commencée en septembre 2015.

Compte tenu de la distance entre les conjonctions et le nœud ascendant, les deux éclipses de soleil sont faibles.

Celle du 13 juillet est très faible et ne peut être observée que dans le sud de l'hémisphère sud (entre Australie et pôle sud):

début d'une série de quatre éclipses de soleil au nœud ascendant

Celle du 11 août est faible. Elle concerne le nord de l'hémisphère nord et est observable au nord du Canada, en Europe du nord, en Russie, en Corée et en Chine:

fin de la série de quatre éclipses de soleil au nœud ascendant commencée en septembre 2015

L'éclipse de lune du 27 juillet est très forte puisque l'opposition a lieu tout près du nœud descendant ce qui induit une latitude de la lune inférieure à 0.1 degré au moment du maximum qui a lieu à 22h22.
Cette éclipse commence à 20h24 CEST et se termine le 28 juillet à 0h19 et on peut l'observer en partie ou en totalité du Japon à la Guyanne et du nord de la Russie à l'océan indien.

visibilité au début de l'éclipse à 20h24 CEST

 

visibilité de l'éclipse à son maximum 22h22 CEST

visibilité à la fin de l'éclipse 0h19 CEST

déroulement de l'éclipse de 10 minutes en 10 minutes: en rouge l'ombre de la terre, en noir le disque lunaire

début de la totalité

fin de la totalité

instant du maximum de la très forte éclipse de lune (grandeur 1.61)

La lune passe à son apogée à 406.000 km le jour de l'éclipse et son diamètre apparent est particulièrement faible: 29.4'. La terre, elle, n'est pas très éloignée de son aphélie qu'elle a atteint le 6 juillet et le diamètre apparent de son ombre au jour de l'éclipse est donc également faible: 1.28°. Avec ces caractéristiques la grandeur maximale d'une éclipse est de 1.81. La grandeur de 1.61 est donc assez exceptionnelle: 89% du maximum possible.

Au cours du XXI e siècle, le décrochage d'une lunaison dans la succession des séries courtes des éclipses de soleil  ou l'irruption d'une cinquième éclipse après les 4 habituelles (deux éclipse de soleil faibles encadrant une éclipse de lune forte) se produit onze fois et toujours aux environs de l'aphélie, entre le 1er juin et le 23 juillet: 01/07/2000, 01/06/2011, 13/07/2018, 12/06/2029, 23/07/2036, 23/06/2047, 03/08/2054, 03/07/2065, 01/06/2076, 15/07/2083, 13/06/2094 avec un rythme dual de 11 et 7 ans.
Mais au cours du XX e siècle cette belle régularité était mise à mal. Le phénomène se produisait seize fois! Si on ne tient pas compte des six éclipses très faibles, c'est à dire de grandeur inférieure à 0.07, on constate que sur les dix éclipses restantes, huit se produisaient aux environs de l'aphélie, entre le 10 juin et le 31 juillet: 21/07/1906, 19/06/1917, 31/07/1924, 30/06/1935, 11/07/1953, 10/06/1964, 22/07/1971 et 21/06/1982. Les deux autres constituant des anomalies. L'une, de grandeur 0.15 seulement, s'est produite le 31/08/1913 et l'autre, de grandeur importante (0.88), le 30/05/1946.
Cette dernière éclipse est donc une exception notable.
Une autre exception notable réside dans le rythme dual de 11 et 7 ans qui ne se vérifie pas pour la période de 18 ans entre le 21/06/1982 et le 01/07/2000 où il ne s'est pas produit deux éclipses de soleil à trente jours d'intervalle...

Le mouvement de la lune présente autant de régularités que d'inégalités!

Au voisinage de l'aphélie, la terre se meut à la vitesse de 0.9534° par jour alors qu'au périhélie sa vitesse est de 1.0195° par jour (+6.9%). Il en découle que les saisons d'éclipses basées sur des nœuds proches de l'aphélie sont les plus longues à franchir pour le soleil, ce qui favorise la survenance de deux éclipses en trente jours...